L’acier chinois dans le rouge

Les surcapacités industrielles rattrapent les comptes de résultats des entreprises en Chine. Exemple avec l’acier : les grandes et moyennes aciéries du secteur ont perdu collectivement 72 milliards de yuans, soit plus de 11 milliards de dollars, sur les dix premiers mois de l’année, rapporte l’Association chinoise du fer et de l’acier (« CISA » en anglais).

Présentés autrement, les chiffres montrent que les 101 aciéries sondées par la CISA affichent une marge nette négative moyenne de 1,5% de leur chiffre d’affaires sur les dix premiers mois de l’année.

La production a baissé de 2,2% sur un an, à 675 millions de tonnes, selon la Commission nationale de la réforme et du développement.

La cause de ces résultats est connue : l’économie nationale ralentit, entraînant avec elle la demande en matières premières et acier dans l’immobilier ou l’industrie d’une manière générale. Au troisième trimestre, la Chine a affiché une croissance officielle de 6,9% de son PIB, la plus faible en près de 25 ans, et le gouvernement mise sur les services et la consommation pour compenser la baisse de ses moteurs traditionnels, exportations et investissement.

Dans ce contexte, certains industriels ont trouvé un accord global pour réduire la production, chacun s’appliquant un pourcentage de l’effort. C’est le cas dans le zinc par exemple. Les fabricants d’aluminium, de nickel ou de cobalt, eux, ont demandé aux pouvoirs publics de racheter leurs surplus.

Autre méthode : écouler la production à l’étranger, quitte à casser les prix. C’est ce que dénoncent les aciéristes occidentaux, malgré les démentis de leurs concurrents chinois.

07/12 – Alain Ruello et Yann Rousseau – Les Echos