Birmanie: le gouvernement reste muet face au regain de tensions ethniques
En Birmanie, un nouveau gouvernement est entré en fonction mais les conflits continuent de secouer les régions ethniques. De violents affrontements ont éclaté ces derniers jours dans l’Etat de l’Arakan à l’ouest du pays, non loin de la frontière avec le Bangladesh. Ceux-ci opposent un groupe rebelle, l’Armée arakanaise, à l’armée gouvernementale. Le gouvernement pro-démocratique est resté muet sur ce regain de tensions, y compris la toute nouvelle conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi.
Au total, 21 militaires ont été tués ces quatre derniers jours dont un officier selon les rebelles arakanais. Une information partiellement confirmée par l’armée birmane, qui a également affirmé avoir pris un poste avancé auparavant occupé par les insurgés.
Contrairement à d’autres régions en proie à des conflits ethniques en Birmanie, le processus de paix dans l’Arakan se trouve dans une impasse. En cause : l’Armée arakanaise a été exclue des négociations de paix ces dernières années. Elle n’a donc pas signé l’accord de cessez-le-feu d’octobre dernier. Or, en début d’année, l’armée birmane a promis d’anéantir ce groupe rebelle.
C’est la première fois depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement pro-démocratique qu’un conflit ethnique redouble d’intensité en Birmanie.
La conseillère d’Etat, Aung San Suu Kyi, s’est exprimée à la télévision, lundi 18 avril. Dans cette allocution, elle a confirmé que la paix serait une de ses priorités, mais elle avance à tâtons sur ce sujet épineux. Preuve en est, le prix Nobel de la paix n’a pas parlé spécifiquement du conflit arakanais et n’a pas précisé si elle souhaitait inclure l’Armée arakanaise dans les prochains pourparlers de paix.
20/04 – Rémy Favre – RFI