Les Nations Unies stigmatisent l’approche des Philippines dans la lutte contre la drogue.

Lors d’une visite à Manille, Mme Agnès Callamard, rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extra-judiciaires, a stigmatisé l’approche du président des Philippines, M. Duterte, dans la lutte contre la drogue.

Lors de leur assemblée générale l’an dernier, les Nations Unies avaient recommandé pour la lutte contre la drogue une approche multi-disciplinaire et équilibrée, plaçant l’accent sur la santé, les droits de l’homme et la justice.

Ce n’est qu’après des mois de démarches que a visite de Mme Callamard a été autorisée par le gouvernement philippin. Elle souhait en effet faire des investigations sur plus de 4000 morts violentes au cours des dix derniers mois, décès dus à l’action de la police et des agences de sécurité. Le président Duterte conteste ce chiffre  de 4000 morts, même si dans sa campagne électorale, il avait promis de tuer 100 000 criminels au cours des six premiers mois de sa présidence.

Même si le Président Duterte dément avoir participé personnellement à des exécutions extra-judiciaires, des témoins proches de lui attestent qu’il a été implique dans plusieurs centaines d’exécutions.

 » Cette approche ne marche pas, déclare le Dr Callamard. Elle est inefficace contre la dépendance à l’égard à la drogue et même à l’égard de la criminalité liée à la drogue. Elle crée au contraire un climat d’impunité qui pollue tout le secteur judiciaire et sape la confiance dans les institutions publiques. »