Les Philippines ont prolongé d’un an la loi martiale sur l’île de Mindanao.

Le congrès philippin a voté le 13 décembre à une écrasante majorité la prolongation pendant un an de la loi martiale dans l’île de Mindanao. Le président philippin Rodrigo Duterte avait imposé la loi martiale en mai 2017 à Marawi, dans le nord de l’île de Mindanao. Pendant la période où ils ont contrôlé la ville, les islamistes ont multiplié les exactions et les exécutions sommaires. Marawi est la ville musulmane la plus importante dans l’archipel des Philippines dont la majorité est catholique.

Le régime d’exception a ensuite été prolongé jusqu’à la fin de l’année pour permettre à l’armée de libérer Marawi. Soutenue par l’aviation américaine, l’armée a repris le contrôle de Marawi en octobre, faisant 1100 morts.

Le président philippin a justifié la prolongation d’un an de la loi martiale par le regroupement possible ailleurs sur l’île de Mindanao, de combattants islamistes qui ont réussi à s’échapper de Marawi. Le président Duterte a comparé les islamistes aux rebelles communistes actifs dans les zones rurales.

L’opposition fait valoir qu’en droit, la loi martiale ne peut être prolongée que par périodes de soixante jours. De plus elle craint que cette prolongation de la loi martiale risque de multiplier les violations des droits humains, alors que dans le cadre de sa lutte contre la drogue, le président Duterte a approuvé des milliers d’homicides en dehors de toute décision judiciaire. C’est, selon l’opposition et les organisations des droits de l’homme, le signe d’un glissement vers la dictature qui rappelle les heures les plus sombres du régime de Ferdinand Marcos.

RFI et AFP.