Actualité octobre 2020
La bourse de Tokyo (3ème place financière mondiale après New York et Shanghai) est fermée aujourd’hui 1er octobre (et au moins jusqu’à demain) à cause d’une panne informatique mystérieuse. Y aurait-il un lien avec les efforts menés par Tokyo pour attirer les investisseurs étrangers installés à Hong Kong , et aujourd’hui inquiets de l’évolution de la situation ?
Pour célébrer le 71e anniversaire de la République Populaire de Chine, la police hongkongaise a procédé le 1er octobre à des douzaines d’arrestations pour empêcher les « traditionnels » rassemblements et montrer que l’ordre et la paix règnent, dixit Carrie Lam.
Alors que depuis le 18 septembre, le Guatemala a rouvert ses frontières en mettant un strict protocole sanitaire en place, Alejandro Giammattei, son président, a donné l’ordre le 1er octobre d’arrêter une caravane de migrants honduriens, entrés illégalement et de les renvoyer à la frontière du Honduras.
Après avoir été testé positif au Covid-19, Donald Trump a été hospitalisé le 2 octobre à l’hôpital militaire Walter Reed de Bethesda. Les informations concernant son réel état de santé sont contradictoires, mais le président étatsuniens reste aux commandes du pays jusqu’à nouvel ordre.
Le Timor-Leste a engagé le 2 octobre son processus d’accession à l’OMC. Si cela se confirmait, il ne fait aucun doute que cela faciliterait son adhésion à l’ASEAN.
La Nouvelle Calédonie s’est prononcée le 4 octobre pour le non à l’indépendance par 53,26% des suffrages exprimés avec une participation accrue à 85,64%. Cela marque toutefois un progrès en faveur de l’indépendance. Ainsi la province sud majoritairement non-kanake souhaite rester dans le cadre de la république française alors que le nord et les îles Loyauté sont en faveur de l’indépendance à l’exception de Maré. La voie reste ouverte à un 3e référendum.
Depuis le 5 octobre, les rues de Jakarta sont en effervescence en raison du passage d’une loi controversée concernant le travail. Le 8 octobre, des centaines de manifestants indonésiens – travailleurs et étudiants – ont déjà été arrêtés. Ces manifestations, interdites en raison notamment du coronavirus, deviennent violentes et s’étendent à d’autres villes comme Bandung et Lampung.
La Corée du Nord a fêté comme il se doit le 10 octobre le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs avec un gigantesque défilé militaire à Pyongyang. A cette occasion, un missile balistique intercontinental a été montré par la télévision locale quelques heures après tout en serinant qu’il n’y a aucun cas de Covid-19 dans le pays.
Pour la 21e fois cette année, deux vaisseaux chinois ont pénétré le 11 octobre les eaux territoriales japonaises en Mer de Chine orientale et ont approché un bateau de pêche nippon.
Cela fait déjà deux semaines que le Costa Rica voit ses rues envahies de manifestants contre le projet de nouveaux impôts visant à rechercher le soutien du FMI face à la situation économique dégradée du pays. Mais le 12 octobre, des heurts ont opposé manifestants et policiers alors qu’en fin de semaine, le gouvernement doit s’engager dans un dialogue avec les entreprises, les syndicats, les représentants de la société civile et les universitaires.
L’Armée Populaire de libération a organisé le 10 octobre – jour de la fête nationale de Taiwan – des manœuvres de grande envergure sur terre, sur mer et dans les airs au large des côtes du Fujian et du Guangdong (au large des îles Pratas) , simulant un débarquement sur Taïwan. Ceci intervient après des mois d’escalade des critiques et menaces contre Tsai Ing-wen, la dirigeante du Democratic Progressive Party (DPP) accusée d’avoir « détruit la paix et la stabilité dans le détroit » depuis son arrivée au pouvoir en 2016, et s’inscrit dans le contexte d’un rapprochement entre Taïpeh et Washington. « Ces manœuvres visent à montrer que l’APL a les moyens de conduire une réunification par la force si une formue pacifique devient hors de portée » (expert chinois cité par Global Times). Notons aussi que le 14 octobre, le destroyer américain USS Barry passait dans ce détroit au nom de la liberté de navigation.
Le 14 octobre, la Chine et la Russie ont été élues au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies de même que la France parmi d’autres états. Le Mexique a été réélu pour un 2e mandat de 3 ans ainsi que 4 autres pays. Les membres élus ne peuvent avoir que 2 mandats consécutifs. Ce Conseil a 47 membres.
Singapour et Hongkong se sont mis d’accord le 15 octobre sur le principe de la mise en place d’une « bulle » permettant à leurs résidents de voyager librement entre ces deux hubs régionaux sous réserve de tests au coronavirus négatifs.
Jacinda Ardern a remporté le 17 octobre les élections générales de Nouvelle-Zélande apportant au Parti travailliste une victoire inédite depuis 1946 avec une majorité absolue lui permettant de gouverner sans avoir recours à une coalition comme lors de son premier mandat.
L’accord confidentiel signé en 2018 entre la Chine et le Vatican sur la nomination des évêques a été reconduit pour deux ans le 21 octobre dernier. Le pape avait accepté de reconnaître huit évêques nommés par Pékin, en échange de quoi deux évêques de l’Eglise clandestine catholique ont été reconnus par le régime de Pékin. Cependant les tensions persistantes n’ont pas permis la véritable mise en œuvre de l’accord dont toutes les composantes ne sont pas connues. La démission le 4 octobre de Guo Xijin, évêque de Mindong, est à cet égard emblématique. Deux point importants à noter : -D’une part le Vatican, « seul Etat européen encore fidèle à Taïwan » n’a plus de relations diplomatiques avec Pékin depuis 1951, -D’autre part le Président Xi Jinping a lancé une nouvelle offensive idéologique en vue de la « sinisation » des religions, le bouddhisme tibétain, l’islam, le christianisme. Dans ce contexte, la prorogation de cet accord apparaît comme une nouvelle capitulation de Rome.
La presse s’exprime le 21 octobre autour de « Alliance du thé au lait » en Asie . Depuis avril dernier, les jeunes pro-démocratie de Hong Kong, Taïwan et Thaïlande se sont groupés dans la « Milk Tea Alliance » pour manifester leur engagement dans la lutte pour la démocratie. S’appuyant sur les réseaux sociaux, et sur la symbolique culturelle du thé, le mouvement est devenu un enjeu politique majeur, dirigé contre l’hégémonie chinoise en Asie. L’Inde (en conflit avec la Chine au Ladakh) vient de se joindre à l’Alliance, ainsi que quelques militants vietnamiens dénonçant l’assèchement du Mékong par les barrages chinois.
Prayut Chan-O-Cha lève le 22 octobre à 12h (heure locale) l’état d’urgence qui interdisait les rassemblements de plus de 4 personnes dans la capitale thaïlandaise. Même si cela lui évite de perdre la face, le mouvement pro-démocratie annonce qu’il continuera à manifester pour obtenir la démission du premier ministre, la réécriture de la constitution, une réforme de la monarchie et la libération des activistes arrêtés.
A partir de janvier 2021, les titulaires du BNO et leur famille proche pourront obtenir la citoyenneté britannique après 5 ans de résidence au Royaume-Uni. Actuellement sur 7,5 millions d’habitants, Hong Kong compte environ 1 million de Chinois du continent et 1 million d’expatriés de diverses nationalités. Selon les estimations britanniques, environ 1 million de personnes pourraient arriver dans le Royaume-Uni. A l’annonce de cette nouvelle, le gouvernement chinois a demandé que « Londres corrige immédiatement ses serreurs »…
En vertu d’une nouvelle loi annoncée le 22 octobre, le gouvernement britannique pourra accueillir les Hongkongais titulaires du nouveau passeport britannique d’Outre-mer (BNO) :
*Les 300 000 nés avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine le 1er juillet 1997,
*Les 2, 9 millions de Hongkongais nés après 1997 qui demanderont le BNO.
Les Etats-Unis annoncent le 23 octobre vouloir déployer dans le Pacifique occidental des navires de patrouille de classe Sentinel afin de mener entre autres des missions de sécurité maritime, d’assistance aux pêcheurs face à l’omniprésence chinoise et l’incursion de la Chine dans les ZEE que les états riverains revendiquent.
L’ENL, dernier groupe de guérilla active en Colombie, a perdu le 25 octobre lors d’une opération militaire dans le nord-ouest du pays, l’un de ses principaux chefs en la personne d’Andres Vanegas, plus connu sous le nom de commandant Uriel.
Avec pratiquement 80% des voix en faveur d' »aprebuo » (j’approuve), les Chiliens ont voté le 25 octobre en faveur d’un changement de la constitution héritée d’Augusto Pinochet en optant notamment pour une « Convention constituante » formée uniquement de citoyens, ouvrant ainsi la voie à des actions dans les secteurs de l’éducation, des retraites et de la santé.
L’ancien président sud-coréen Lee Myung Bak (2008-2013) a été condamné le 29 octobre de façon définitive à 17 ans d’emprisonnement pour pots-de-vin et détournements de fonds, peine qui avait été alourdi en février 2020. C’est le 4e ancien président à être incarcéré.
Le jeune hongkongais de 19 ans, Tony Chung, ex militant du Student Localism, groupuscule qui soutient l’indépendance de Hong Kong, est la première personnalité politique à être accusé le 29 octobre de sécession, de blanchiment d’argent et de conspiration en vue de publier des contenus séditieux en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
A Pékin, le Plénum du Comité central a réuni du 26 au 30 octobre 198 titulaires et 166 suppléants afin de préparer le 14ème Plan quinquennal (2021-2025). Le communiqué final met l’accent sur deux points : 1/ la « modernisation complète de l’armée » pour 2027 grâce à la « pensée de Xi Jinping » (expression nouvelle), 2/ le développement de la science et de la technologie pour faire de la Chine en 2035 « un pays socialiste moderne » avec « un PIB par habitant du niveau des pays moyennement développés ». Doit-on en déduire que Xi Jinping envisage de rester au pouvoir jusqu’à ces deux dates ? Son deuxième mandat arrive à échéance en 2022, mais la réforme constitutionnelle adoptée en 2018 à son initiative, a aboli la limite décennale instaurée par Deng Xiaoping.
Du 27 au 30 Octobre, Mike Pompeo a fait une tournée en Asie avec des escales entre autres en Inde, en Indonésie et au Vietnam, sur le thème des menaces chinoises et de l’Indopacifique, afin de rallier ces différents états aux vues étatsuniennes. Mais a-t-il réellement réussi dans un monde où chacun essaie de préserver ses relations ?