Actualité de la Corée du Nord, novembre 2014
Pourquoi Pyongyang libère-t-il ses prisonniers américains ?
Surpris, ce week-end, par la libération des deux derniers prisonniers politiques américains encore détenus par la dictature nord-coréenne, les experts s’interrogent, ce lundi matin, sur les significations de cette apparente clémence de Pyongyang. Condamnés à de lourdes peines en camps de travail pour des «actes criminels» contre le régime stalinien, Kenneth Bae, qui était détenu depuis novembre 2012, et Matthew Todd, arrêté, lui, en avril 2014, ont été remis samedi à Pyongyang à James Clapper, le directeur du renseignement national (DNI), qui s’était rendu en personne, pour quelques heures, dans la capitale nord-coréenne pour assister à cette opération qui fait suite à la libération, le 21 octobre, de Jeffrey Fowle, un autre citoyen américain brièvement retenu dans les geôles du pays.
Si les Etats-Unis affirment que ces libérations ne modifieront en rien leur appréhension du dossier nord-coréen, les médias sud-coréens semblent croire qu’elles pourraient témoigner d’un assouplissement de la posture de Pyongyang. Kim Jong-un, le leader nord-coréen, aurait pu chercher à amadouer Washington mais aussi Pékin, qui est régulièrement accusé par l’Occident de ne plus peser suffisamment sur son encombrant allié communiste, en libérant des américains quelques heures seulement avant l’arrivée de Barack Obama dans la capitale chinoise où se tient le grand sommet de l’APEC. Avec ce geste spectaculaire, Pyongyang pourrait aussi avoir décidé de fermer un dossier qui empêchait depuis des années toute reprise d’un dialogue multilatéral sur la dénucléarisation de la péninsule.
Visite en Russie d’un émissaire du président de la Corée du Nord.
Le 20 novembre, Choe Ryong-hae, numéro 2 du régime nord-coréen et envoyé spécial de Kim Jong- un, a eu un entretien à Moscou avec le ministre russe des Affaires Etrangères russe, Serguei Lavrov
Cette visite succède à celles effectuées par le ministre nord-coréen des Affaires Etrangères, Lee Yong- soo, en octobre et par le ministre de la défense, Hyon Yong-chol, en novembre. Elle pourrait préparer une rencontre au sommet entre Vladimir Poutine et Kim Jong-un. Elle illustre la volonté de Pyong Yang de sortir de son isolement et de trouver de nouveaux appuis à l’extérieur.