Actualités de l’Indonésie, décembre 2014

Leçons de Djakarta: supprimer les subventions à l’essence pour augmenter l’investissement.

Lorsque, en novembre, le président nouvellement élu de l’Indonésie, Joko Widodo prit la décision de supprimer les subventions aux carburants, les prix de l’essence augmentèrent de 30 % ce qui entraina des protestations immédiates dans la population. Il est probable aussi que l’inflation va augmenter du fait de cette décision. La banque centrale l’a d’ailleurs anticipé et a augmenté les taux d’intérêt. En revanche les cours de bourse ont augmenté, la valeur de la roupie également.

Depuis des années l’Indonésie avait, grâce à ces subventions, l’un des prix de l’essence les plus bas de l’Asie du sud-est. Ces subventions à l’essence permettaient de réduire le coût des transports routiers. Mais les subventions aux carburants n’avaient que peu d’impact sur les 40 % de la population qui vit avec moins de 2$ par jour. C’est surtout la classe aisée, celle qui possède des voitures, qui en profitait. Dans un pays dont le revenu national est de 900 milliards de dollars, les subventions représentaient 20 milliards   et les subventions aux carburants entre 8 et 10 milliards. L’argent ainsi épargné va être investi dans des infrastructures, le système de santé et l’éducation.

Texte résumé à partir d’une étude de la Brookings Institution

Nouvelle attitude de l’Indonésie dans le domaine de l’environnement.

Début décembre, le président de l’Indonésie, Joko Widodo a annoncé un moratoire de 4 à 6 mois pour toutes les nouvelles concessions sur des plantations et demandé au ministère de l’environnement de réexaminer les licences de toutes les sociétés qui ont transformé des tourbières en plantations de palmiers à huile.

Cette mesure avait été demandée par le Forum Indonésien de l’Environnement qui s’est ému de la pollution atmosphérique générée par le brûlage de la tourbe, qui atteint non seulement l’Indonésie mais aussi les pays voisins. Les tourbières, qui forment une grande partie des forêts pluviales de l’Indonésie, stockent de grandes quantités de gaz carbonique. La pratique qui consiste à assécher les tourbières et brûler la tourbe pour y créer des plantations de palmiers à huile, est très répandue et fait de l’Indonésie le troisième pays responsable du réchauffement climatique après la Chine et les Etats-Unis.

Parmi les 10 pays qui forment l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est), l’Indonésie, qui il y a 12 ans avait signé l’accord pour lutter contre les nuages de pollution transfrontalière provenant des feux de forêts, était le dernier à ne pas l’avoir ratifié. Singapour et la Malaisie qui étouffaient sous les nuages d’épaisse fumée provenant de la culture sur brûlis de Sumatra, et dont le trafic aérien était perturbé, avaient vivement protesté. Le 16 septembre dernier, le parlement indonésien avait donné son feu vert à la ratification de cet accord.

Il semble donc qu’après des décennies de corruption, de déforestation et de pollution qui en a résulté, le nouveau président ait l’intention de traiter ce problème au fond. Il reste maintenant à voir comment ses intentions seront mises en œuvre.