Soulagement dans le Pacifique: la Chine va effacer l’ardoise

Les pays du Pacifique n’osent pas encore y croire. La Chine va effacer la dette « des petits états insulaires en développement ».

C’est ce qu’a annoncé le Président chinois Xi Jinping samedi dernier à la tribune de l’ONU. La mesure ne concernerait que le remboursement de la dette uniquement pour cette année.

On ne sait pas encore si les pays du Pacifique vont en bénéficier, et si oui, lesquels. Mais cette bouffée d’air frais serait la bienvenue. Car la Chine est l’un des principaux pays donateurs de la région.

Jonathan Pryke est spécialiste de l’aide au développement économique dans le Pacifique, et chercheur à l’Institut australien Lowy: « Depuis 2006, la Chine a accordé des prêts à taux privilégiés d’une valeur totale d’1.5 milliard de dollars américains à 8 pays du Pacifique, les Îles Cook, les États Fédérés de Micronésie, Fidji, Niue, la Papouasie Nouvelle-Guinée, le Samoa, Tonga et le Vanuatu. L’objectif étant de contrer l’influence de Taïwan et de s’assurer la fidélité des pays du Pacifique. »

La Chine est généreuse, mais bien sûr, il ne s’agit pas de dons, ce sont bien des prêts. Les pays du Pacifique doivent les rembourser à terme. Plusieurs pays attendent donc avec anxiété de savoir s’ils sont sur la liste des pays dont la dette est annulée. Certains États sont littéralement asphyxiés par le service de la dette. C’est le cas du Samoa et surtout Tonga, dont la dette extérieure a atteint un niveau historique: 44% du PIB. 65% de cette dette doit être remboursée à la Chine.

Autre dysfonctionnement pointé par les chercheurs: l’utilisation de cet argent chinois, parfois employés à des dépenses qui ne profitent pas aux populations. Jonathan Pryke: « Ces prêts servent

principalement à financer la construction d’infrastructures, qui peuvent être très utiles, comme des routes, des systèmes de télécommunication, ou des ports. Mais à Tonga par exemple, un prêt chinois a servi à agrandir le palais royal, une mesure qui a été très critiquée! »

Quand il est arrivé au pouvoir en mars dernier, le Premier ministre tongien, Akilisi Pohiva, n’a pas mâché  ses  mots,  déclarant  que  les  Tongiens  devaient  «  prendre  conscience  de  la  menace  que représentent les étrangers asiatiques ».

01/10 – Caroline Lafargue – http://www.radioaustralia.net