L’Asie du sud-est se dote d’une Communauté économique de l’Asean
Dix pays d’Asie du sud-est ont lancé jeudi une communauté économique de l’Asean (AEC) très attendue, censée aboutir à terme à un marché unique s’approchant du modèle européen, face à la puissance chinoise.
Les analystes prédisent cependant un long chemin à parcourir avant d’arriver à un marché unique.
La création formelle de ce nouveau bloc économique était un serpent de mer de la politique régionale, qui aboutit enfin.
Ce bloc « contribuera significativement à la croissance régionale et créera des opportunités de développement pour tous », a insisté Vivian Balakrishnan, ministre des Affaires étrangères de Singapour, un des membres moteurs de l’Asean.
L’Asean représente en effet un immense marché de près de 600 millions d’habitants, souvent occulté par la Chine et l’Inde, qui regroupe des pays aussi divers que Brunei, Singapour, la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines, le Vietnam, la Birmanie, le Laos et le Cambodge.
Mais de facto, pour l’heure, la communauté économique officiellement créée reste une coquille creuse.
Les pays de l’Asean, critiqués pour leurs difficultés à s’entendre sur des avancées concrètes, ne voulaient pas rater l’échéance de 2015 qu’ils s’étaient fixées il y a sept ans pour créer ce bloc économique.
Réduction des barrières non tarifaires, améliorations des infrastructures de transports entre pays membres, mise en place d’une politique plus audacieuse et coercitive pour les pays membres ne respectant pas les engagements pris sont autant d’obstacles à surmonter dans les prochaines années, selon les analystes.
« L’AEC ne va pas apporter soudain de changement radical », estime John Pang (Rajaratnam School of International Studies de Singapour), prédisant « de lents progrès ».
L’Asie du Sud-Est (Asean) rêve de constituer un marché unique, mais son intégration économique patine depuis des années.
Un peu sur le modèle de l’Union européenne, l’intégration que veulent les dix membres du bloc va au- delà d’une zone de libre-échange. Elle passerait aussi par des réseaux ferrés, aériens mieux interconnectés et une libre circulation des personnes et des capitaux. Mais cette intégration peine à prendre forme.
31/12 – http://www.tahiti-infos.com avec AFP