Un accord controversé est envisagé entre le Vatican et la Chine
Les relations entre le Vatican et la République populaire de Chine, interrompues depuis 1951, pourraient reprendre d’ici quelques mois, si les discussions à propos d’un potentiel accord diplomatique entre les deux parties aboutissent. L’information a été donnée par une source du Vatican, rapidement reprise par les médias occidentaux.
Historiquement, la Chine s’oppose à accepter les autorités religieuses nommées par le Vatican, créant ainsi deux communautés catholiques dans le pays : l’une fidèle aux évêques reconnus par le gouvernement central et l’autre dite « clandestine », qui reste fidèle aux autorités nommées par le Pape. Or, espérant pouvoir opérer officiellement en Chine, le Vatican a récemment indiqué qu’il pourrait reconnaître sept évêques nommés par l’Etat, ce qui mènerait à la clôture de ce point de conflit. Les sept évêques devraient demander le pardon du Pape pour être reconnus légitimes par l’Eglise catholique. Emprisonné à plusieurs reprises par le gouvernement, l’évêque Guo Xijin (nommé par le Vatican) a annoncé qu’il était prêt à renoncer à sa charge, en respect des décisions de l’Eglise, pour être remplacé par un évêque avalisé par le gouvernement.
Ce rapprochement est vu avec méfiance par une partie de la communauté catholique en Chine. Un groupe de 15 leaders religieux, pour la plupart basés à Hong Kong, a annoncé le 12 février qu’un tel accord pourrait causer un schisme entre les catholiques du pays. Des figures influentes au sein de la communauté, dont Joseph Zen, ancien cardinal de Hong Kong, ont exprimé leur inquiétude face à cette ingérence des autorités communistes dans les affaires de l’Eglise, accusant le Vatican de « vendre l’Eglise catholique en Chine ». Le Vatican a sobrement répondu qu’il était dommage et regrettable que d’aucuns dans l’Eglise sèment « la confusion et la polémique ».
La communauté catholique chinoise dans son ensemble compterait 12 millions de fidèles.
Chacune des cinq religions officiellement reconnues en Chine populaire (bouddhisme, taoïsme, islam, protestantisme, catholicisme) est chapeautée par une “association” de fidèles et de clercs chargée d’organiser la vie des organisations religieuses sous le contrôle des autorités civiles. Pour les catholiques, il s’agit de l’Association patriotique des catholiques chinois.