Réactivité législative de la Nouvelle-Zélande après Christchurch


Photo: Alain Jocard Agence France-Presse Le président français Emmanuel Macron et la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern

Un suprémaciste blanc australien est l’auteur de l’attentat contre 2 mosquées à Christchurch qui a fait le 15 mars dernier 51 morts. Jacinda Ardern, Premier ministre, a immédiatement réagi. Ainsi la législation interdit  depuis le 11 avril «les armes semi-automatiques, les chargeurs, et les pièces qui peuvent être utilisées pour assembler des armes à feu interdites ».

Les armes en circulation font l’objet d’un programme de rachat  de l’ordre de 120 millions d’euros.

Les propriétaires des armes interdites sont donc incités à les rendre. Ils disposent d’une période d’amnistie à l’issue de laquelle ils s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 2400 euros et 3 ans de prison.

La loi néo-zélandaise autorisait, jusqu’à cette attaque, les Néo-zélandais âgés de plus de 16 ans avec un casier judiciaire vierge, à détenir des armes automatiques et semi-automatiques à condition de justifier de leur possession.

Cette réforme a même obtenu le soutien du lobby des armes qui n’a de cesse de rappeler qu’il est une association sportive n’ayant strictement rien à voir avec la NRA américaine.

Par ailleurs, d’ici fin 2019, un registre d’armes devrait voir le jour. Il est également prévu un contrôle renforcé préalable à la délivrance du permis de port d’armes. Le stockage des armes sera soumis à de plus fortes contraintes.

Les réseaux sociaux sont critiqués pour ne pas avoir immédiatement empêché la diffusion de la vidéo du carnage par l’auteur de cet attentat.

Quelles autres conséquences ?

Un G7 sur « le terrorisme et le numérique »  est programmé prochainement en France. Le 15 mai à Paris, Jacinda Ardern, dans le cadre de « l’appel de Christchurch », réclamera aux plateformes numériques de modérer davantage les contenus terroristes afin de prévenir l’extrémisme et le terrorisme en ligne. Les États-Unis ne sont toutefois pas signataires de cet accord, mais disent en soutenir les objectifs. Certaines plateformes comme Google et Facebook y ont souscrit.

Quel parallèle avec les Etats-Unis ?

Les morts par faits d’armes sont monnaie courante aux USA, mais rien ni personne ne parvient à s’opposer au lobby de la NRA.

La différence fondamentale entre la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis tient au 2ème amendement de la constitution américaine qui garantit le « droit » du peuple à « porter des armes ». Ce qui relève du privilège en Nouvelle-Zélande où la sécurité est un aspect de la  culture, est un droit inaliénable sur l’autre rive du Pacifique qui conduit à de fréquentes et mortelles dérives.

 

Sources : Le Monde, le Figaro, Tahiti-infos, radionz, pressform

Michèle BIETRIX

15/05/2019