EXPOSITION OCÉANIE au Musée du Quai Branly – 5 juin 2019

Photo : Michèle BIETRIX

EParmi les activités nouvelles proposées à ses adhérents, l’Institut du Pacifique a organisé le 5 juin une visite guidée privée de l’exposition Océanie au Musée du Quai Branly.

Pourquoi cette initiative ? Pourquoi l’Institut du Pacifique aurait-il un intérêt à voir cette exposition ? L’Institut du Pacifique créé en 1982 par un groupe d’auditeurs de l’IHEDN a pour objectif d’être un observatoire de la région Pacifique, et donc de s’intéresser à la région dans sa globalité. Sont donc suivis avec attention : la situation des pays riverains et leur politique notamment vis-à-vis de l’Océan Pacifique, les relations régionales et inter-régionales, les enjeux régionaux géopolitiques et économiques, mais au-delà tout ce qui concerne l’activité humaine, y compris le domaine esthétique et ethnologique, sont au centre de nos préoccupations.

Quelques rappels historiques :

  • Magellan, navigateur portugais entreprend le premier voyage autour du monde et passe le détroit qui porte aujourd’hui son nom entre le sud de l’Amérique et la Terre de Feu en 1520, avant d’entrer dans une zone très calme (après les difficultés qu’il vient de rencontrer), et qualifie alors ce nouvel espace maritime de « pacifique ».
  • James Cook, explorateur britannique a découvert de nombreuses îles de l’Océan Pacifique, les îles de la sonde et la Nouvelle Zélande lors de son premier voyage (1768-1771). Après sa découverte de l’Antarctique, il meurt à Hawaï lors de son troisième voyage à Hawaï en 1779.

L’exposition Océanie est co-produite par le Musée du Quai Branly et la Royal Academy of Arts de Londres à l’occasion du 250ème anniversaire de l’institution britannique qui coïncide aussi avec le 250ème anniversaire du premier voyage de Cook.

Le terme « Océanie » a, semble-t-il, été employé pour la première fois par le géographe danois Conrad Malte-Brun en 1804 pour désigner cette « Mer d’îles » selon l’expression d’un poète tongien. Conrad Malte-Brun installé à Paris a créé en 1821 la société de géographie.

L’exposition nous a été présentée par une guide qui a su nous faire apprécier une civilisation très éloignée de la nôtre en nous expliquant de manière subtile une histoire humaine qui remonterait à 40 000 ans avant JC. L’objectif est de présenter une vision d’ensemble de l’Océanie en insistant sur les liens et non sur l’isolement. Le découpage « traditionnel » effectué par les Européens au XIXème siècle entre Micronésie, Polynésie et Mélanésie, s’il est présenté sur une grande carte au début de l’exposition, est ensuite complètement dépassé pour montrer ressemblances et échanges beaucoup plus que les obstacles. Les habitants de ces îles ont eu des relations entre eux que nous constatons, sans toujours pouvoir les expliquer. Ainsi des têtes « triangulaires » étonnamment ressemblantes trouvées à des milliers de km les unes des autres.

Les habitants de ces îles étaient sans doute des navigateurs hors pair qui ont su s’adapter à des conditions géographiques souvent difficiles. Des détails de certaines sculptures sur leurs pirogues nous indiquent qu’ils « utilisaient » les pigeons après les avoir observés, pour se diriger, et les frégates pour détecter les bancs de poisson …

Photo : Michèle BIETRIX
Photo : Michèle BIETRIX

Les œuvres présentées sont pour certaines des œuvres d’art à part entière avec une réelle recherche esthétique, mais certaines autres ont aussi une valeur sacrée et ont dû faire l’objet de cérémonies particulières pour pouvoir être présentées. 170 pièces allant du XIVème siècle jusqu’à la période contemporaine sont ici exposées. Elles portent principalement sur la navigation et la pêche, les dieux et le culte des ancêtres, les mythes et les cérémonies traditionnelles (avec beaucoup d’inconnues sur leur déroulement dans des enceintes sacrées et interdites aux non-initiés) …

Photo : Michèle BIETRIX

 Nous avons suivi avec un grand intérêt cette visite de près de deux heures, que nous recommandons vivement à toutes les personnes qui s’intéressent la zone Pacifique.

A noter aussi l’exposition « La France et le Pacifique «  à l’Aquarium de Paris du 21 mai au 20juin qui permet de découvrir le patrimoine marin et culturel des territoires français du Pacifique.

Hélène MAZERAN