Actualité novembre 2020

Près de 2000 ex-guérilléros colombiens des FARC ont manifesté le 1er novembre à Bogota pour protester contre l’assassinat de 234 des leurs depuis l’accord de paix signé en 2016.

Ces jours derniers, 50 000 soldats indiens ont été acheminés au Ladakh sur la Line of Actual Control (LAC), « frontière » entre la Chine et l’Inde. Il s’agit en fait de la ligne de cessez-le-feu établie en 1962 après la guerre éclair effectuée par la Chine pour s’emparer du désert de l’Aksaï Chin. Progressivement la Chine aurait  pris le contrôle d’environ 1000 Km2 de déserts froids… Si la volonté de négociation est affichée par les deux belligérants, la situation reste tendue entre deux adversaires qui restent sur leur position : La Chine appuie ses villageois par des infrastructures développées qui contrastent avec les conditions difficiles des nomades indiens. Cependant si les Chinois sont mieux équipés, les Indiens bénéficient de leur expérience des combats contre le Pakistan sur le glacier du Siatchen. L’Inde a, semble-t-il, toujours privilégié une approche de la Paix « à tout prix » et donc une approche défensive face à la Chine qui situe cette rivalité dans son projet plus global d’expansion et d’annexion des royaumes indiens de culture tibétaine.

Suite à l’approbation d’une « accusation constitutionnelle » déposée par les parlementaires de l’opposition, Victor Pérez, ministre chilien de l’intérieur, a démissionné le 3 novembre sur fond de violences policières lors de manifestations ayant débuté il y a depuis plus d’un an.

Le géant anglo-australien Rio Tinto é décidé le 4 novembre la fermeture de la mine Argyle dans la région de Kimberley (Nord-ouest du pays) qui produisait 90% des diamants roses de la planète (le seul autre site connu est celui de la société Alrosa dans le nord-est de la Russie). Découverte en 1979, le territoire de cette mine va être rendu aux aborigènes lors d’une cérémonie traditionnelle.

Par effet mécanique et dans l’attente des résultats officiels de l’élection présidentielle, les USA se retirent le 4 novembre de l’Accord de Paris. Leur réintégration ou non dépendra donc du futur président sachant toutefois que les états, les villes et les entreprises peuvent de leur propre chef mettre en œuvre des politiques suivant l’Accord sur le changement climatique.

L’ère de la délation a-t-elle sonné à Hong Kong avec la mise en service le 5 novembre d’une hotline permettant de rapporter toutes menaces (réelles ?) à la sécurité nationale…

Le 6 novembre, la Premier Ministre Jacinda Ardern est investie officiellement pour un second mandat avec l’accent mis sur la diversité. Le Vice-Premier Ministre est  Grant Robertson, connu pour son homosexualité et le Ministre des Affaires étrangères Nanaïa Mahuta, portant le tatouage traditionnel des femmes maories.

Les médias américains annoncent le 7 novembre la victoire de Joe Biden et de Kamala Harris lors des élections présidentielles. Donald Trump ne reconnaît pas (encore ?) sa défaite. Le président élu s’attelle déjà à la façon de s’attaquer au coronavirus et d’unifier des Américains profondément divisés. Il lui faudra toutefois attendre le 20 janvier 2021 pour prendre officiellement les rênes du pays.

Par 105 voix pour, 19 contre et 4 abstentions, le parlement péruvien a destitué le 9 novembre le président Martin Vizcarra pour « incapacité morale » avec pour raison invoquée de présumés pots-de-vin reçus en 2014. Cette 2e tentative parlementaire, couronnée cette fois-ci de succès, ne reflète pas la popularité de ce président dont l’un des mots d’ordre était la lutte contre la corruption.

Le gouvernement de Hong Kong a révoqué le 11 novembre 4 députés pro-démocratie qui faisaient déjà partie de ceux ne pouvant pas se représenter aux prochaines élections. Les autres députés pro-démocratie menacent de quitter « en masse » le Parlement ce qui laisserait la voie libre aux partisans pro-Pékin. Ils ont mis leur menace à exécution le 12..

Le 15 novembre a vu la signature du Partenariat Economique Régional Global (RCEP) regroupant 15 pays (ASEAN+ Australie + Chine + Corée du Sud + Japon et Nouvelle Zélande). Une vaste zone de libre-échange voit ainsi le jour avec plus de 2 milliards d’individus. Elle représente 30% du PIB mondial et renforce la position chinoise en l’absence de leadership américain.

Donald Trump reconnait publiquement pour la 1ère fois le 15 novembre la victoire de Joe Biden tout en réitérant ses accusations de fraude lors des élections.

Après de violents affrontements ayant entraîné le 14 novembre au moins 2 morts et des centaines de blessés à Lima et la démission de la majorité du nouveau gouvernement péruvien, le président par intérim, Manuel Merino, s’est vu contraint le 15 novembre à démissionner 5 jours après sa nomination. Le Pérou est dans une grande période de troubles politiques sur fond de corruption et de pandémie.

Depuis le 16 novembre, l’ouragan Iota dévaste l’Amérique centrale laissant des dizaines de morts, de disparus, de blessés et de déplacés au Honduras, au Nicaragua, au Guatemala, au Panama, au Salvador et en Colombie alors que les populations n’étaient pas remises du précédent ouragan Eta.

Est-ce une surenchère à l’efficacité pour contrer le covid-19 ? Après Pfizer et BioNTech avec 90%, Sputnik V avec 92%, nous voici ce 16 novembre à 94,5% d’efficacité avec Moderna. L’avenir dira si un vaccin (ou une autre thérapie) saura venir à bout de cette pandémie et à quel(s) coût(s) !

Francisco Sagasti a prêté serment le 17 novembre comme président par intérim du Pérou jusqu’aux prochaines élections du 28 juillet 2021 si tout se passe bien alors que Martin Vizcarra conteste sa destitution.

Après avoir signé le RCEP, la Chine envisage maintenant le 20 novembre d’adhérer au CPTTP délaissé par les USA de Trump. Joe Biden saura-t-il redonner de l’allant au « pivot » vers l’Asie d’Obama ou la Chine dominera-t-elle seule l’Asie-Pacifique ?

Les manifestants s’élevant contre la corruption ont mis le feu le 21 novembre au parlement à Guatemala City en demandant la démission du président Alejandro Gianmattei suite au vote du budget qui profiterait plus au grand business qu’à la lutte contre la pandémie.

Alors que le 23 novembre Hongkong fait face à une nouvelle poussée de la pandémie avec 73 nouveaux cas de coronavirus, Joshua Wong, Agnes Chow et Ivan Lam ont plaidé coupable, face à la presse, pour avoir joué un rôle lors des manifestations en 2019 avant d’être mis en détention provisoire. Risquant la prison, ils ne désarçonnent pas et se battent pour un Hongkong respectueux de l’accord sino-britannique, actuellement mis à mal par le pouvoir central chinois.

Le président philippin Rodrigo Duterte annonce le 26 novembre qu’il prolonge de 6 mois la suspension de l’annulation du « Visiting Forces Agreement » ce qui bénéficie aux USA.

Donald Trump a assuré le 26 novembre qu’il quitterait la Maison Blanche le 20 janvier prochain si Joe Biden était effectivement reconnu victorieux des dernières élections qui pour l’actuel président ont fait l’objet de fraudes massives, mais sans que rien ne soit prouvé à ce jour.

Ce 27 novembre tout comme les jours précédents et ce depuis des semaines, manifestations et contre-manifestations emplissent les rues de Bangkok. Les unes demandent toujours entre autres la réécriture de la constitution, la démission de premier ministre, des comptes à la monarchie malgré les risques encourus en raison du crime de lèse-majesté. Les autres soutiennent le roi et la monarchie thaïlandaise. L’armée écarte aujourd’hui – mais jusqu’à quand ? – la probabilité d’un nouveau coup d’état.

La Thaïlande deviendrait-elle un 2e Hong Kong avec l’application ce 30 novembre de l’article 112 du code pénal se référant à la loi de lèse-majesté à l’encontre de 5 manifestants pro-démocratie ? Ils encourent jusqu’à 15 ans d’emprisonnement par chef d’inculpation. Mais est-ce le bon moyen de faire avancer le pays ?