Actualité avril 2021

Face à la répression meurtrière de la junte militaire birmane, une dizaine de minorités ethniques entament le 3 avril l’examen de leur position concernant l’Accord de cessez-le-feu conclu en 2015. Certains groupes armés soutiennent d’ores et déjà les manifestants pro démocratie alors que le bilan s’élève à au moins 550 civils tués dont des enfants. Le risque de guerre civile semble de moins en moins à écarter.

Le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc est élu le 5 avril président de l’état vietnamien par l’Assemblée nationale avec une écrasante majorité de 97,5%. L’AN a nommé Pham Minh Chinh Premier ministre

Vladimir Poutine promulgue le 5 avril la loi lui permettant – en remettant les compteurs à zéro – de se présenter deux fois à l’élection présidentielle, loi qui avait été adoptée par le parlement russe en mars. Elle lui donne également ainsi qu’à tous les présidents et leur famille une immunité à vie contre d’éventuelles poursuites judiciaires.

La Corée du Nord renonce à participer aux JO de Tokyo selon une annonce du ministère des sports le 6 avril. Le coronavirus serait-il la seule cause de cette décision ou faut-il aussi y rechercher une forme de protestation contre la politique japonaise et les sanctions nippones et américaines à son encontre ?

26 élus sur 54 ont envoyé le 8 avril un courrier au haut-commissaire de la République pour demander la tenue du 3e et dernier référendum inscrit dans l’accord de Nouméa en vue de la décolonisation progressive de la Nouvelle Calédonie.

Il ne fait vraiment pas bon de se montrer critique à Pékin. En effet peu après sa « réapparition » Jack Ma subit de nouveau les représailles du pouvoir qui inflige le 10 avril  à son groupe Alibaba une amende – explosant tous les records – de 2,8 milliards de dollars pour abus de position dominante…

Est-ce la bonne stratégie mise en œuvre par la Tatmadaw qui vient de condamner, par le truchement d’une cour militaire, le 10 avril 19 personnes à la peine de mort alors qu’aucune exécution ne s’est produite au Myanmar depuis une trentaine d’années ? Instiller la peur et la terreur, ne pas respecter son engagement à tenir les prochaines élections d’ici un an, des groupes rebelles attaquant mortellement des policiers en territoire Shan, plus de 600 morts, un nombre invérifiable d’arrestations arbitraires, voici quelques résultats de la junte militaire qui s’accroche au pouvoir tablant sur le soutien de la Chine et de la Russie à l’ONU.

L’Equateur a élu avec plus de 52% des suffrages le 11 avril un nouveau Président, Guillermo Lasso, candidat du Parti Creo, droite conservatrice. Il prendra ses fonctions le 24 mai prochain. Andrés Arauz, ancien ministre de Rafael Correa, a reconnu sa défaite. Reste à savoir ce que feront les 16% de personnes qui se sont abstenues selon le mot d’ordre du parti Pachakutik représentant les Amérindiens (7% de la population), force sociale avec laquelle il faudra compter pour redresser le pays notamment mis à mal par la pandémie et le surendettement qui avait été source de graves manifestations.

Suite au premier des élections présidentielles au Pérou qui ont eu lieu le 11 avril, deux candidats parmi les 18 en lice s’affronteront le 6 juin lors du 2e tour. Il s’agit de Pedro Castillo (gauche radicale – 19,1% des suffrages) et de Keiko Fujimori (droite populiste – 13,4% des votes). Alors que Castillo souhaite entre autres une nouvelle constitution, Fujimori propose un modèle social d’économie de marché.

La loi sur la sécurité de Hong Kong fait ses premières “victimes”: le 16 avril Jimmy Lai est condamné 12 mois de prison pour avoir organisé en 2019 un rassemblement et à huit mois pour avoir participé à un autre. Comme il est déjà incarcéré, il n’a “plus” que 12 mois à purger. Il faut noter que Martin Lee, choisi pour rédiger la loi fondamentale avant la rétrocession, a été condamné à une peine assortie de sursis de même que l’ex-députée Margaret Ng.

Le peuple birman ne veut pas laisser le champ libre à la junte et des députés déchus par le coup d’état ont formé le 16 avril un gouvernement « fantôme » avec des ministres issus des ethnies comme le vice-président Kachin et le premier ministre Karen. Il a à sa tête en tant que conseillère d’Etat Aung San Suu Kyi et le président de la République Win Myint. Les jeunes ne désarment pas et la population continue de manifester tous les jours malgré l’armée qui tire clairement pour tuer.

Le 17 avril est à marquer d’une pierre blanche car Chine et Etats-Unis ont promis de coopérer sur le changement climatique alors qu’ils représentent à eux deux plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Nous ne pouvons souhaiter que cette coopération soit réelle et surtout efficace.

L’Australie et la Nouvelle-Zélande inaugurent le 19 avril le corridor aérien entre leurs deux pays, permettant à leurs ressortissants de voyager sans effectuer de quarantaine. Ceci constitue un premier pas vers des ouvertures vers d’autres états océaniens ou régionaux dans un avenir de moins en moins lointain.

En vertu de la constitution australienne et de nouvelles lois adoptées en 2020, l’Australie annule le 21 avril le protocole d’accord signé en 2018 et l’accord-cadre signé en 2019 par l’Etat de Victoria concernant le projet des Nouvelles Routes de la Soie. Ceci a bien évidemment déclenché la fureur de Pékin.

L’ASEAN  semble ne plus vouloir se cacher derrière le principe de non-interférence dans la politique de l’un de ses états-membres : le 24 avril, elle a arrêté un consensus en 5 points comprenant l’arrêt immédiat des violences au Myanmar, un dialogue constructif et aussi l’envoi d’un médiateur. On peut cependant regretter que la libération immédiate des leaders civils détenus n’y figure pas.

Hong Kong devient de plus en plus une ville chinoise comme une autre. En effet, le Legco a voté, le 28 avril, par 39 voix contre 2 une nouvelle loi sur l’immigration qui permettrait l’instauration d’interdiction de sorties similaires à ce qui se fait en Chine continentale et s’appliquant uniquement aux vols vers Hong Kong. Cela permettrait aussi de contrôler les migrants illégaux avant leur départ de la ville. Le flou artistique de cette loi laisse craindre le pire comme c’est le cas avec la loi sur la sécurité imposée par Pékin.