Actualité février 2021
Dans la nuit du 31 janvier au 1er février, le commandant en chef de l’armée birmane, Min Aung Hlaing, s’est finalement emparé du pouvoir alors qu’il est à 6 mois de la retraite (?!!). L’armée a entre autres arrêté Aung San Suu Kyi, qui demande au peuple de manifester alors que les militaires veulent de nouvelles élections dont sera notamment évincée la LND : allons-nous vers un scénario à la thaïlandaise ? Le Myanmar est placé pour un an sous le régime de l’état d’urgence. Il semblerait que Aung San Suu Kyi soit en résidence surveillée dans sa maison de Naypyidaw.
La défense d’Alexeï Navalny a 10 jours pour faire appel de la peine de prison ferme de 3 ans et demi qu’il vient d’écoper ce 2 février. Elle a trait à l’affaire Yves Rocher de 2014. Cela pourra-t-il arrêter les manifestations en sa faveur qui n’ont jamais été aussi nombreuses dans tout le pays et qui ont conduit à plus de 5 000 interpellations.
Joe Biden annonce le 3 février la prolongation jusqu’au 5 février 2026 du traité de désarmement russo-américain New Start. Cet accord de 2010 limite les arsenaux à un maximum de 1550 ogives déployées pour chacun des deux pays, ce qui représente une réduction de près de 30% par rapport au plafond précédent fixé en 2002.
Deux navires des garde-côtes chinois ont fait les 6 et 7 février des incursions dans les eaux japonaises près des îles contestées Senkaku / Diaoyu, que revendique Pékin à l’appui de sa législation renforcée permettant à sa marine d’intervenir dans « ses » eaux territoriales.
L’Equateur devra attendre le 11 avril pour connaître son nouveau président car au soir du 7 février plusieurs candidats restent en course dont Andrés Arauz, candidat de l’UNES (Union pour l’espérance) et proche de Rafael Correa. Il est suivi par Yaku Perez du parti Pachakutik, avocat de gauche et indigène, et Guillermo Lasso, conservateur du mouvement CREO (créer des opportunités) dans un mouchoir de poche.
Les militaires birmans ont décrété le 8 février la loi martiale dans certains quartiers de Mandalay alors que des milliers de personnes manifestent dans tout le pays en appui aux élus arrêtés pour des motifs pour le moins « risibles » si la situation ne risquait pas de déraper. Les manifestations pourraient-elles viser plus loin et conduire à chasser l’armée du pouvoir ?
Les dirigeants de 5 états de Micronésie – Nauru, Kiribati, les Îles Marshall, les Palaos et les Etats fédérés de Micronésie – ont décidé le 10 février de se retirer du Forum des Îles du Pacifique suite au non respect de l’accord de rotation à la tête du FIP entre la Polynésie, la Micronésie et la Mélanésie. Henry Puna des Îles Cook en a pris la direction contre le candidat de la Micronésie Gérald Zackios, diplomate marshallais.
Les Philippines et les USA ont renoué le dialogue le 11 février afin d’aboutir à un accord concernant le VFA (Visiting Forces Agreement) alors que les relations se réchauffent entre Manille et Washington et que Pékin étend son emprise sur la mer baignant les Philippines.
Aucun suspens et donc aucune surprise le 13 février suite au vote par 57 sénateurs américains en faveur de la condamnation de Donald Trump suite à l’assaut du Capitole le 6 janvier dernier. Il aura manqué 10 voix ! Donc l’ex-président aura la possibilité de se représenter aux prochaines élections présidentielles. Cela entérine cependant des fractures au sein du Parti républicain…
Suite des démissions en cascade au Pérou. C’est en effet au tour d’ Elisabeth Astete de renoncer le 14 février à être la ministre des Affaires étrangères pour avoir commis l’erreur d’avoir été vaccinée dès janvier, soit avant les personnes prioritaires.
Le 16 février s’est ouvert le procès de 9 personnes accusées d’avoir organiser la manifestation du 8 août 2020 sans autorisation. Parmi elles : l’avocat Martin Lee, considéré comme le père de la démocratie à Hong Kong et qui a rédigé la loi fondamentale de Hong Kong ; le propriétaire de médias et du journal Apple Day Jimmy Lai, l’ex-députée de l’opposition et avocate Margaret Ng ainsi que plusieurs représentants du Front civil des droits de l’Homme (CHRF). Le procès devrait durer 10 jours.
Le bras de fer se poursuit en Australie où le 18 février Facebook a cessé d’autoriser les contenus informatifs sur son réseau en réponse au projet de loi qui veut que les plateformes rémunèrent les médias pour la reprise de leurs articles. Histoire d’argent et / ou de pouvoir ? Fi du « consommateur » qui n’est plus du tout un acteur…
Le Vanuatu lance le 20 février sa « bulle Tamtam » qui permettra de voyager librement avec la Nouvelle-Calédonie qui depuis le 17 février est dotée d’un gouvernement dirigé par les pro-indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste).
L’Equateur faisait face depuis quelques jours à une hécatombe dans certaines de ses prisons. Le 24 février, on y dénombrait pas moins de 79 morts, semble-t-il victimes de batailles entre gangs de la drogue. Une tragédie pour cepays qui vit un entre-deux tours électoral avec encore (?) un recomptage des voix pour celui qui sera présent au second tour de la présidentielle.
Clap de fin en Australie ? En effet, le parlement australien a finalement adopté le 25 février une loi qui oblige les plateformes de la Tech à rémunérer les médias pour la reprise de leur contenu alors que Google et Facebook venaient de trouver des accords avec les autorités. Reste à savoir si d’autres pays suivront cet exemple !
L’ambassadeur du Myanmar à l’ONU a été démis de ses fonctions le 27 février par la junte. Nommé par le gouvernement démocratiquement élu, il a appelé les états à soutenir le peuple birman dans sa lutte contre la dictature militaire . Celle-ci, de jour en jour, exerce une répression de plus en plus violente à l’encontre des manifestants qui malgré tout continuent de se rassembler dans tout le pays, toutes ethnies confondues.